Fédération de la Somme pour la Pêche et la protection du milieu aquatique
Le saumon rose à bosse
 
Carte d’identité
Le Saumon rose à bosse est un poisson de la famille des Salmonidés originaire du Pacifique. Il est facilement reconnaissable grâce à sa forme atypique, notamment une bosse dorsale très prononcée en période de reproduction chez les mâles. A l’âge adulte, il mesure en moyenne 50 cm pour un poids moyen compris entre 2 et 2,2 kg.
 
Habitat
Comme la plupart des espèces de saumons, le saumon rose à bosse a des besoins bien précis en termes d’habitat. Relativement peu tolérant concernant les températures, il a besoin d’une eau bien oxygénée et froide. Les jeunes individus se développent en rivières dans des eaux généralement comprises entre 3 et 15°C.
 
Reproduction et régime alimentaire
Le saumon rose à bosse possède un cycle biologique très court. Ce cycle dure environ 2 ans et demi, dont 18 mois passés en mer, ce qui fait que les lignées des années paires et impaires sont génétiquement distinctes (phénomène d’isolement reproducteur). La migration des reproducteurs début en juin et se prolonge jusqu’en août. La fraie dure 1 mois entre fin août et fin septembre, en général sur l’aval des rivières sur les zones de radiers. Tous les géniteurs meurent après la reproduction. Chaque femelle pondra entre 1 200 et 1 900 œufs dont l’incubation est de 560 à 580 degrés-jours*. Les alevins émergent en début d’année et les smolts dévalent à la fin de l’été suivant. Ces smolts vont atteindre leur maturité environ 1 an et demi plus tard et commenceront alors à remonter les rivières pour se reproduire à leur tour.
Le saumon rose à bosse se nourrit principalement de petits crustacés et d’autres petits poissons.
* Un degré-jour désigne l’unité de valeur de la durée d'incubation des œufs d'un poisson en fonction de la température de l'eau. ici : 56 à 58 jours à une eau à 10°c.

Première observation en France
La première observation en France a été faite en 2017 sur l
a Canche (Pas-de-Calais), sur la commune de Brimeux, à 22 km de l’estuaire. Un mâle de saumon rose a été capturé le et relâché immédiatement après la capture. La même année, début septembre, plusieurs aller-retours de saumons rose, correspondant vraisemblablement à un seul spécimen, ont été filmés à la station de Kerhamon (Finistère) sur l’Elorn (source : SCEA pour la fédération de pêche du Finistère).


Première observation dans la Somme
Le 12 juillet 2021, un saumon rose de 44,3 cm pour 919 grammes a été capturé au piège de montaison de l’Observatoire Long Terme de la Bresle (OFB). Un second individu (44,3 cm pour 1,178 kg) a été piégé sur ce même observatoire le 23 juillet 2021. 
A Amiens, sur l'outil de vidéo-comptage, une première observation a été faite le 21 juillet 2021 : 
 

Quel risque pour le saumon Atlantique et la truite de mer ?
Dans la cas des rivières françaises, les risques sur la faune pisciaire et notamment les deux espèces de salmonidés indigènes (saumon atlantique et truite de mer) semblent à priori devoir rester faibles pour plusieurs raisons.
Concernant la phase adulte, la période de reproduction du saumon rose se situe beaucoup plus tôt (août à novembre) que celle des deux espèces Salmo (fin novembre à début février) et à des températures basses. Cette reproduction a lieu essentiellement dans les parties basses des cours d’eau où les températures sont généralement plus élevées alors que les deux espèces de Salmo se reproduisent surtout dans les parties hautes, voire dans certains affluents pour la truite de mer. Ainsi, l’absence d’une sympatrie dans l’espace et dans le temps, éviterait toute compétition pour la reproduction. Néanmoins, dans le cas de rivières dont la libre circulation est rapidement entravée dans les parties basses comme c’est le cas de certaines rivières en France, les saumons rose et atlantique et la truite de mer pourraient alors se reproduire sur les mêmes zones aval des cours d’eau. Ceci étant, compte-tenu des périodes de fraie décalées des deux espèces, il est probable que cet effet se produirait au détriment du saumon rose à bosse qui se reproduit plus tôt, les salmonidés indigènes venant alors recreuser les frayères du premier. On ne peut cependant pas écarter tout risque, en particulier pour les rivières pouvant être rapidement entravés ou les rivières de nappe pouvant avoir des températures de l’eau suffisamment froides dès le mois de septembre. De plus, le changement climatique risque de renforcer ce
phénomène d’invasion de l’Atlantique Nord par le saumon rose. Cette espèce est parmi toutes les espèces de saumon, celle qui bénéficiera le plus rapidement du changement climatique et pourrait ainsi passer rapidement de l’océan Pacifique à l’océan Atlantique et ceci en raison de son cycle biologique particulier, de sa forte dynamique et de son caractère accentué d’espèce d’eau froide.
 
Que faire en cas de capture ?
Si d’un point de vue purement réglementaire, il apparaît possible de pratiquer le « no kill » sur cette espèce, il nous paraît par précaution plus prudent de conserver la prise. Cela permettra dans un premier temps de confirmer l’identification de l’espèce, ainsi que de réaliser un certain nombre de mesures biométriques et de prélèvements.
Il est donc demandé aux pêcheurs de nous faire remonter les informations liées à leurs captures. A minima, il serait souhaitable de disposer de la date et du lieu (rivière, commune) de capture, de la taille et du poids de l’individu.
Des prélèvements d’échantillons sont également souhaitables, écailles notamment, mais aussi des échantillons génétiques et encore d’otolithes. C’est pourquoi en cas de capture, nous vous remercions de prévenir la Fédération. L’idéal est de conserver le sujet et de nous appeler dès que possible afin de nous puissions récupérer le poisson. 
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